vendredi 19 novembre 2010

Philosophes plus qu’humains, précédé de Philologie pas morte

Giorgio Colli

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Novembre 2010 – Edition de l’Eclat - Collection «Polemos» – 22 €

Ce volume propose deux écrits de jeunesse de Giorgio Colli, destinés originellement à être intégrés à un projet de livre dont le plan avait été établi en 1940, mais qui ne sera jamais mené à terme. Pourtant, dans ces deux textes d’un jeune homme de 23 ans s’affirme déjà toute la thématique à venir de l’œuvre de Colli – Nietzsche, les Grecs – et se dessine un « programme de vie pour la connaissance », celui-là même qui fut réalisé par Colli dans les années à venir et jusqu’à la fin de sa vie trop brève : jeter les bases d’une approche nouvelle de la grécité, à travers les prismes successifs de Nietzsche et de Schopenhauer, en vue d’une réhabilitation du mysticisme comme réalisation cognitive ultime.

Entre le jeune homme de 1940, qui ne craint pas d’inscrire déjà Nietzsche au panthéon de ses « maîtres » quand il est encore aux mains d’un régime honni, ou de désigner la part mystique de la connaissance quand la rationalité domine la pensée occidentale, et le professeur de l’université de Pise qui exhorte ses élèves à vivre la philosophie avant que de l’étudier, un seul instant s’est écoulé. Instant rempli des figures tutélaires des premiers Grecs, mais aussi et surtout de celle, tourmentée et familière, du Platon de Socrate, frère dans la douleur de ne pas pouvoir dire la vérité.

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