mercredi 29 août 2012

24 heures chrono. Le choix du mal

Jean-Baptiste Jeangène Vilmer



Août 2012 - PUF - Hors-collection - 12 €

En 24 heures toujours, Jack Bauer, agent anti-terroriste, doit faire face aux pires menaces : bombes nucléaires, armes biologiques, gaz innervant, guerre mondiale. Dans huit saisons, huit « journées en enfer » sur fond de conspirations au plus haut niveau, ses méthodes sont contestables, son efficacité redoutable. 24 heures chrono est un casse-tête moral qui produit plus d’un dilemme par heure. Une série sur la sécurité nationale, mais surtout une tragédie sur le sacrifice – des autres et de soi. Et une réflexion profonde sur le choix du mal.
Êtes-vous prêt à vous salir les mains ? Quel prix accepteriez-vous de payer pour sauver des milliers de personnes ? Le moment venu, aurez-vous même le temps de vous poser ces questions ? Cet ouvrage le fait pour vous.

Super-Héros et Philo

Simon Merle 



Septembre 2012 - Bréal - 18 €

Le monde des Super-héros est brutal, coloré, fantaisiste... Nous sommes tous, quelque soit notre âge, fascinés et pris dans la toile de ces récits imaginaires. Mais pourquoi y voir matière à réflexions philosophiques ? Les Super-héros, malgré leurs super-pouvoirs, sont vulnérables et sont le reflet à peine déformé de l espèce humaine. À travers leur double identité, ils incarnent à la fois l humain, avec toutes ses faiblesses, et une perfection physique et morale, qui tend vers le surhumain. Ils sont un miroir grossissant dans lequel nous pouvons contempler notre condition et nous interroger : qui sommes-nous ? Quel est notre devoir ? Que peut-on espérer ? Le détour par la fiction est parfois nécessaire pour faire tomber le masque et affronter les problèmes qui nous préoccupent dans la réalité. Ainsi, à travers l exemplarité du super-héros, c est finalement notre humanité que nous essayons de comprendre et notre monde que nous survolons.

Simon Merle : Double identité : professeur certifié de philosophie en lycée technique et général ; Super-pouvoirs : conceptualisation, argumentation et synthèse ; Costume : pantalon et chemise ; Exploits notables : Super Héros et philo est son premier fait héroïque.

Montaigne, philosophe méditerranéen

Giovanni Dotoli



Juillet 2012 - Hermann, « Vertige de la langue » - 28 €

Dans les « Essais », tout se tient sous le signe de la relativité, de la prudence et d’une philosophie méditerranéenne de l’art de vivre. Montaigne se comporte en quelque sorte comme la Méditerranée elle-même : il applique la théorie du brassage, de l’union, de la pluralité des rencontres, du croisement des civilisations.
Un autre regard sur Montaigne ? L’auteur essaie de le donner, en sachant que ce grand philosophe pense « toujours ailleurs », et qu’il ne se laissera jamais enfermer dans un système précis.

lundi 27 août 2012

Husserl. La science des phénomènes

Antoine Grandjean et Laurent Perreau (dir.)


Septembre 2012 - CNRS Editions - 25 €

Edmund Husserl (1859-1938) a fondé une discipline nouvelle, la phénoménologie, où il développe une analyse descriptive des actes de la conscience intentionnelle (perception, imagination, souvenir, conscience d' autrui, etc.).
Avec le premier livre des Idées directrices pour une phénoménologie pure et une philosophie phénoménologique (1913), Husserl définit la phénoménologie transcendantale comme « science des phénomènes ». Il expose la méthodologie de la pratique phénoménologique et conçoit un ambitieux programme de recherche : la description des actes de conscience doit permettre de révéler les structures essentielles de la subjectivité transcendantale. Ce faisant, Husserl ne crée pas seulement une nouvelle discipline philosophique. Il ouvre aussi la voie à une ambitieuse « refondation » des sciences empiriques et réaffirme la nécessité d 'un certain rationalisme, tout à la fois théorique et éthique.

Cet ouvrage explicite et interroge ce projet d 'une « science des phénomènes », en examinant un à un chacun des paragraphes des Idées directrices. Commentaire de cette oeuvre majeure, il constitue aussi une introduction à l 'oeuvre d' Edmund Husserl et à la phénoménologie elle-même.

dimanche 26 août 2012

Gilles Deleuze, peut-être

Le Groupe de la Riponne


A paraître : Octobre 2012 - Van Dieren Editeur

Textes de Francesco Gre­go­rio, Chris­t­ian Inder­muhle, Maxime Lau­rent, Thierry Laus, Hugues Poltier, Arno Renken, Vladimir Skri­van, Antonin Wiser, Math­ias Clivaz.

Qua­trième de cou­ver­ture, libre­ment adapté d’un texte de Brecht.

C’est la guerre. Dans une cel­lule où croupis­sent des érudits enchaînés, un fan­tassin du savoir scri­bouille au bic sur un mur : VIVE DELEUZE ! C’est inscrit dans la cel­lule som­bre, à peine vis­i­ble, en let­tres mon­strueuses. Quand les gar­di­ens s’en rendirent compte, ils dépêchèrent un pein­tre qui, avec un long pinceau, passa les let­tres menaçantes à la chaux vive. Comme il n’avait fait que suivre le tracé des let­tres, on voy­ait main­tenant en haut de la cel­lule, dess­iné à la chaux, VIVE DELEUZE ! Ensuite un sec­ond pein­tre recou­vrit au rouleau toute l’inscription, qui dis­parut quelques heures. Mais au petit matin, lorsque la chaux sécha, l’inscription réap­parut par dessous : VIVE DELEUZE ! Alors les gar­di­ens mandèrent un maçon pour qu’il s’attaquât à l’inscription. Il gratta, let­tre par let­tre, une heure durant, et quand il eut fini, on voy­ait, main­tenant privée de couleur mais pro­fondé­ment gravée dans la pierre, l’increvable inscription :

VIVE DELEUZE !

Un gar­dien se mit alors à beu­gler : « Abattez-moi donc ce mur ! »



samedi 18 août 2012

Le Cinéma avant après

Pierre-Damien Huyghe



Juin 2012 - De l'incidence éditeur - 19 euros

Agencer des séquences de manière à faire d’un film l’espace d’un récit et faire du cinéma, est-ce tout à fait la même chose ? Telle est l’étrange question dont ce livre entreprend de justifier les raisons et les enjeux. Il ne s’agit pas par là de constituer une théorie générale de l’art cinématographique, encore moins une histoire de cet art. S’appuyant sur un certain nombre de données théoriques et philosophiques d’une part, sur quelques cas de films d’autre part, l’ouvrage établit que le cinéma, pour des raisons techniques majeures liées aux propriétés des appareils d’enregistrement sans lesquels il n’existerait pas, n’a jamais eu lieu qu’à l’écart d’attendus majeurs de la culture et de la philosophie. Repérer cet écart, c’est comprendre pourquoi tant de plans ont été des opérateurs sensibles aptes à configurer une forme d’expérience des choses et du monde. Des qualités de cette aptitude, le livre fait l’étude et l’éloge. Sont-elles encore, ces qualités, tout à fait d’actualité ? Rien n’est moins sûr. L’économie de l’audio-visuel qui s’est développée depuis la télévision et que le numérique accentue à sa façon attend à l’évidence des films en nombre. Mais cette attente ne va pas sans une paradoxale reprise en main de la puissance rythmique singulière des appareils d’enregistrement.

jeudi 16 août 2012

Temps, rythmes, mesures - Figures du temps dans les sciences et les arts

Laurence Dahan-Gaida


Septembre 2012 - Hermann - 35

À la fois omniprésent et incernable, le temps est une dimension omniprésente de nos existences, indissociable de notre rapport au cosmos, à la vie biologique, à la conscience mais aussi à l’histoire, à la culture et à la société. Parce qu’elle est au confluent de plusieurs champs d’expérience et de réflexion, la question du temps offre une passerelle privilégiée pour croiser des approches rarement invitées à se rencontrer : celles des sciences d’un côté (physique, biologie, médecine, cosmologie), celles des arts de l’autre (littérature, cinéma, arts plastiques, musique, théâtre). 
Au-delà des questions qui touchent à la réorganisation des partages cognitifs et disciplinaires (entre sciences et arts), l’objectif de cet ouvrage est de montrer la fécondité des transferts épistémologiques entre ces deux domaines. D’un côté, les sciences constituent un réservoir inépuisable pour les arts, auxquels elles proposent une multiplicité de modèles du temps opérant à différentes échelles : temporalités non linéaires, réversibles, cycliques ou emboîtées, qui peuvent être dynamisées par des bifurcations, des catastrophes ou des phénomènes d’émergence imprévisibles. 
De l’autre, les arts sont un lieu privilégié de modélisation, d’exposition et de mise à l’épreuve de modèles temporels, qui tantôt croisent la rationalité dominante (sciences, historiographie), tantôt en réactivent des dimensions occultées (mythe, rite, etc.). Frayant à la fois dans l’imaginaire et le rationnel, ces représentations du temps permettent d’exhiber la complexité d’un phénomène qui ne peut être appréhendé que dans l’entre-deux des savoirs et des arts.


mercredi 1 août 2012

Les fausses démonstrations de l'existence de Dieu

Jean-Jacques Samueli



Juin 2012 - Ellipses - 22 €

Les théologiens des religions monothéistes ont développé depuis longtemps divers arguments qui démontrent, prétendent-ils, l'existence de Dieu, à savoir : des arguments fondés sur des témoignages : leurs livres sacrés, les miracles, voire les expériences mystiques ; des arguments dits de théologie naturelle fondés sur la nature du monde et la nature présumée de leur Dieu ; les arguments classiques appelés arguments ontologique, cosmologique et téléologique ; les arguments moraux ou divers, comme le pari de Pascal. 
La faiblesse et la non-validité de ces arguments sont bien connues depuis les travaux de Kant, Hume et de nombreux autres philosophes. Mais, à partir de ces arguments, certains philosophes ont cependant prétendu, jadis, avoir développé des démonstrations mathématiques de l'existence de Dieu. D'autres croient même, de nos jours, avoir montré qu'une approche probabiliste indique qu'un Dieu peut exister. 
Le but du présent ouvrage est de mettre en évidence le fait que toutes les démonstrations de l'existence de Dieu, y compris celles dites mathématiques ou probabilistes, sont fausses.

La nostalgie de l'individuel - Essai sur le rationalisme pratique de G. G. Granger

Philippe Lacour


Juin 2012 - Vrin - "Mathesis" - 28 €

Introducteur en France de Wittgenstein et Peirce, "passeur" décisif d'auteurs comme Russell et Carnap, Gilles-Gaston Granger puise à de nombreuses sources étrangères pour renouveler la tradition française de l'épistémologie historique, héritée de Bachelard et de Cavaillès. Avocat critique de la formalisation, compagnon de route vigilant du structuralisme, c'est aussi un observateur attentif des sciences humaines du XXe siècle. 
Mais, plus encore qu'une épistémologie comparative. son oeuvre constitue une ambitieuse métaphysique du singulier et une très originale reformulation de la rationalité pratique. Sa réflexion conjoint en effet engagement ontologique et souci critique au service d'une philosophie transcendantale de l'expérience concrète. Existentialisme atypique, cette pensée dialectique des formes symboliques fait de la rationalité un labeur inachevé. 
Parce que le grain de la réalité n'est pas donné, mais conquis à l'issue d'un long détour objectivant, la philosophie prend la forme opératoire d'une herméneutique rigoureuse. La nostalgie de l'individuel désigne le mouvement intime de ce rationalisme de la médiation minutieuse. Cette étude. qui s'appuie sur l'intégralité de l'ouvre publiée de Gilles-Gaston Granger, en souligne pour la première fois l'originalité dans la pensée française du XXe siècle.

Claude Levi-Strauss et ses contemporains

Pierre Guenancia et jean-Pierre Sylvestre (dir.)


Août 2012 - PUF - 32 €

L’oeuvre de Claude Lévi-Strauss a déjà fait l’objet de nombreuses présentations. Le but de cet ouvrage collectif n’est pas de reprendre les grandes orientations de la pensée du père de l’anthropologie structurale, mais de revenir sur l’influence qu’elles ont exercée ou les discussions et controverses qu’elles ont suscitées auprès d’un certain nombre de représentants majeurs de la philosophie et des sciences sociales de l’époque contemporaine (Bourdieu, Braudel, Caillois, Descola, Douglas, Dumont, Durand, Godelier, Héritier, Leach, Mauss, Merleau- Ponty, Needham, Ricoeur, Sartre, Wittgenstein…). 
Il est aussi l’occasion d’interroger les positions de Claude Lévi-Strauss à l’égard de quelques préoccupations essentielles de notre temps : la psychanalyse, le rapport à la nature, la diversité culturelle et la signification de l’art.

Figures de l'immanence. Pour une lecture philosophique du yi king

François Jullien


Août 2012 - Points - 9 €

Le Yi king est un livre déconcertant. Il est né du tracé de deux marques simples, un trait continu et un trait discontinu, expression de la polarité du réel, et à partir desquelles s’est développé un ensemble de commentaires qu’on connaît sous le nom de Classique du changement. En s’appuyant sur celui de Wang Fuzhi, grand penseur chinois du XVIIe siècle, François Jullien montre les effets de cohérence que crée le texte ainsi constitué, et la logique qui l’ordonne : celle de l’immanence. 
Car le Yi king prétend rendre le monde intelligible sans la médiation du mythe ou du discours. L’auteur cherche à soustraire le Yi king aux regards que son mystère a rendus suspicieux, tout en évitant l’écueil des fantasmes idéologiques que projette l’Occident, pour en faire un outil philosophique.