mercredi 28 février 2018

Marylin Maeso : Les conspirateurs du silence

L'OBSERVATOIRE - Février 2018 - Collection : La Relève


Et si nous vivions dans une société bavarde où le dialogue n'existe plus ? Marylin Maeso, jeune philosophe camusienne, y voit un vrai danger. 
Polémiques systématiques, procès d'intention, culture de l'esquive... : médias et réseaux sociaux se prêtent de plus en plus à un étrange jeu du silence, sorte d'accord tacite par lequel les camps adverses en arrivent à conspirer à leur insu pour créer un univers caricatural où la communication est rendue impossible. Où l'on trouve des mascarades de débat à foison, où tout est joué d'avance, et où il s'agit bien plus de cataloguer péremptoirement l'adversaire afin de délégitimer son propos que d'écouter ses arguments et d'y répondre. 
Dans cet ouvrage décapant, Marylin Maeso analyse les mécanismes et les enjeux de ce phénomène. Pour elle, le fait que notre époque soit à la fois celle de l'hyper-connectivité et celle de la substitution de la polémique au dialogue n'est pas le moindre de ses paradoxes !

Normalienne, agrégée de philosophie, Marylin Maeso travaille sur l'essentialisme et sur la philosophie politique contemporaine. Les conspirateurs du silence est son premier ouvrage.

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François Jullien : Si près, tout autre. De l'écart et de la rencontre

Grasset - Février 2018


Notre vie, ne la passons-nous pas en quête inassouvie de l’Autre ? De l’autre, enfin, qui soit autre.
Or ce tout autre n’est pas à attendre de quelque Là-bas espéré, d’un lointain fantasmé : la pensée ne fera toujours que tourner en rond dans cet imaginaire projeté.
Mais il se découvre si près, à portée, dans ce que l’on a trop placidement, paresseusement, assimilé. L’inouï ne tombe pas de quelque ciel féerique, mais s’extrait de ce qu’on foule si négligemment d’instants banals.
L’opposé lui-même n’est plus autre, car il ne confronte plus à de l’inconnu : il est désormais posé devant, « en face », diamétralement aligné, et même dramatiquement érigé ; mais déjà assigné, inerte et rangé – l’opposé déjà s’entend avec son autre.
De là qu’il faudra, je crois, procéder de façon inverse. Chercher de l’autre, non pas dans ce qui s’annonce à l’antipode, dans le rôle du contraire, qui déjà est complémentaire. Mais plutôt en ouvrant un écart au sein de ce qu’on croirait semblable, le plus à proximité, apparemment le plus apparenté : pour y sonder ce qui s’y fissurerait secrètement d’un autre possible.
Ainsi, déjà, entre le « plaisir » et la « jouissance » – eux qu’on croyait accolés.
Car c’est en émergeant d’un tel écart qu’un Autre – Toi – peut être rencontré.
Penser l’autre : n’est-ce pas là ce qui peut relancer la philosophie et, d’abord, nous fait accéder à l’existence ?
F. J.

François Jullien, philosophe, helléniste et sinologue, est titulaire de la chaire sur l’altérité à la Fondation Maison des sciences de l’homme.

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Manuel Cervera-Marzal et Nicolas Poirier (dir.) : Désir d'utopie. Politique et émancipation avec Miguel Abensour

L'Harmattan - Février 2018 - Philosophie en commun



Cet ouvrage est une invitation à penser avec plutôt que sur Miguel Abensour, parce que le meilleur hommage que Ton puisse rendre à un maître n’est pas d’arpenter en long et en large le chemin qu’il a déjà parcouru, mais de reprendre le flambeau pour l’amener plus loin. La pensée de Miguel Abensour n’est pas un objet d’étude. Elle est une force vive, une source d’interrogations continûment renouvelées, une puissance intempestive inquiète de l’ordre des choses et qui pourtant ne s’en accommode jamais. Composer avec elle, c’est recomposer notre façon d’envisager le monde.

Parce qu’il a été leur professeur, leur éditeur, leur directeur de thèse ou simplement un inspirateur, tous les contributeurs et toutes les contributrices de cet ouvrage ont une dette envers Miguel Abensour. La meilleure façon d’honorer cette dette n’est pas de rendre au créancier - et que lui rendrait-on, d’ailleurs ? - mais de préserver le souffle de ce qu’il a transmis. Le souffle insurgeant de la démocratie, le souffle imaginatif de l’utopie, le souffle révolutionnaire de l’émancipation, le souffle vivant de la philosophie. Des souffles qui se mêlent, s’emmêlent et se démêlent. Des souffles désordonnés qui ont la vertu de nous désarçonner. Nous n’avons ni voulu domestiquer ces souffles, ni les mettre à l’unisson, mais avons, chacun et chacune à notre manière, choisi de nous laisser porter, et emporter, tout simplement, par le souffle d’une pensée.

Manuel Cervera-Marzal est philosophe et sociologue, chercheur associé au CESPRA (EHESS) et membre de la Casa de Velâzquez.

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mardi 27 février 2018

Theodor W. Adorno : L'Actualité de la philosophie. Et autres essais

Rue d'Ulm - Février 2018


« Une anticipation qui tient du rêve » : c’est en ces termes qu’Adorno caractérisait rétrospectivement ses premiers écrits philosophiques. Contemporains du livre sur Kierkegaard (1933), « L’actualité de la philosophie », « L’idée d’histoire de la nature » et les « Thèses sur le langage du philosophe » font ressortir l’unité et la continuité de cette pensée dont ils marquent le coup d’envoi. Témoignage essentiel sur la situation de la philosophie en Allemagne à la veille du nazisme, ces trois textes montrent Adorno aux prises avec Husserl, Heidegger, Lukács, à la recherche d’une nouvelle pensée de l’histoire et de la société qui permette à la philosophie de répondre à la crise de l’idéalisme et à la menace de liquidation que les progrès des sciences font peser sur elle. Profondément marqué par la lecture de Benjamin, le contre-programme que formule Adorno constitue également une sorte de « discours de la méthode » qui fixe le cadre théorique où se déploieront tous ses travaux à venir, jusqu’à la Dialectique négative et la Théorie esthétique.

Nouvelle édition revue et corrigée de Jacques-Olivier Bégot

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Jeanine Chamond (éd.) : La précarité comme Être sans. Sens anthropologique et phénoménologie clinique de la situation précaire

Le Cercle Herméneutique - Février 2018 - Collection Phéno


Avec quoi se fait une vie d’homme et comment se défait-elle? Tels de nouveaux Cavaliers de l’Apocalypse surgis du fond des âges pour assaillir notre hypermodernité performante, la précarité, le chômage, l’exclusion, l’exil envahissent notre société, notre quotidien, nos rues. De plus en plus d’hommes sont désignés par ce qui leur manque, les sans abri, sans travail, sans droit, sans papier, sans terre, etc., et assignés à une identité réduite à la perte, à la privation, au dénuement, au rien. Le lien social qui fonde, maintient et garantit notre humanité, perd pour eux sa naturalité première pour devenir précaire, c’est-à-dire objet de prière, incertain, révocable et révoqué. À notre commune vulnérabilité ontologique à laquelle le social ne répond plus s’ajoute pour eux la précarité économique socialement construite, qui produit la perte d’autonomie, une pathologie de la confiance en l’Autre, la désubjectivation du syndrome d’auto-exclusion qui confine à la disparition de soi et finalement la mutilation de leur humanité. Le précaire, le chômeur, le SDF, l’exilé devient les invisibles sociaux, les surnuméraires, hommes des marges, hors jeux, sans voix et sans parole dans le concert démocratique, contingents, inutiles, illégitimes, sans prise sur leur vie, privés d’avenir, d’intimité, d’histoire, de quotidien. Réduits à seule la nécessité, sans pouvoir déployer leur existence ni réaliser une œuvre, ils survivent – mais ne devrait-on pas dire sousvivent? – à la violence sans nom de la guerre économique dans les interstices de la société, déchus devenus déchets, jusqu’à perdre parfois leur nom, leur verticalité anthropologique et leur ultime dignité.
Les psychologues, psychiatres, psychanalystes et philosophes ici rassemblés interrogent la souffrance existentielle spécifique du précaire, véritable visage social de la folie qui s’échoue en souffrance dépassée – comme on dit un coma dépassé – qui parfois ne peut plus se penser ni se dire. Son sens anthropologique se précise comme l’altération du vivre ensemble fondateur, la destruction de la communauté et le déchirement de l’entremêlement ontologique du sujet et du monde social. Chacun d’eux témoigne à sa façon de rencontres qui les ont transformés parce qu’ils se sont ouverts un temps à l’ultime dénuement de ces êtres sans, au coeur de la commune précarité des hommes, sans y sombrer pourtant. Ils peuvent alors attester de situations qu’on ne peut plus se contenter de contempler depuis sa tour d’ivoire scientifique car il en va précisément de notre humanité à tous.

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Jean-Pierre Bertrand (dir.) : Roland Barthes. Continuités

Christian Bourgois Editeur - Octobre 2017 - Collection : Titres


Y aurait-il deux Roland Barthes, comme nombre de travaux semblent le donner à penser ? Le Roland Barthes des années « théories », sémioticien et critique des idéologies, et le Roland Barthes « hédoniste », écrivain du Plaisir du texte et de La Vita Nova ? À l’encontre de cette tendance, le propos du colloque de Cerisy et des articles réunis ici a été de considérer l’oeuvre comme un ensemble cohérent, parcouru, certes, par des inflexions et des revirements, mais remarquable surtout par sa continuité et ses fidélités. Influences, appariements, appropriations, détournements mais aussi mises à distance, voire reniements seront ainsi interrogés en sorte de faire apparaître la singularité et la fécondité d’une pensée sans cesse en porte-à-faux, faisant de la contradiction ou du paradoxe le moteur même de son avancée. Au-delà du clivage entre un « premier et un « dernier » Barthes, sont également convoqués les textes critiques de la première heure et les oeuvres en procès, publiées ou non de son vivant. À travers quelques-uns des nombreux objets traités par « l’écrivain-écrivant » (dont la littérature, le théâtre, la mode, le discours de presse, la musique, la photographie), le présent ouvrage retrace, texte à l’appui, la genèse intellectuelle d’un certain nombre de concepts (dont l’idéologie, la doxa, le langage, l’écriture, l’engagement, le style, le désir, le plaisir, le neutre). Il questionne également les relations de Barthes aux principaux penseurs et écrivains passés ou contemporains et interroge ses rapports à quelques disciplines phares telles que la critique, l’histoire, la linguistique, la sémiologie, la philosophie, l’anthropologie, la sociologie. Le propos de chaque chercheur est scindé, clair et identifié. Ces actes du colloque de Cerisy présentent une mosaïque complète et pertinente de Barthes, sa forme d’écriture, son positionnement à l’intérieur des disciplines de recherches dans lesquelles il se plaçait, sa pratique littéraire, sa tentation de l’écriture de soi, sinon romanesque.

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lundi 26 février 2018

Geneviève Clancy : De l'Esthétique de la Violence

L'Harmattan - Février 2018


Aujourd’hui, au milieu des massacres, lorsque la guerre n’a plus rien d’un affrontement entre des armées, mais quelle cible des populations civiles désarmées, l’idéologie dominante ne parle que de violence, en refusant toute distinction entre massacre, barbarie et résistance. La violence n’est pas la brutalité ni l’horreur, mais le sujet de la nomination poétique ; le poétique étant le tissu privilégié de l’expérience de la violence en ce qu’elle opère la fusion de la sublimité de l’humain et de l’humilité intégrale de la soif de vivre. 
L’Esthétique de la violence est-elle une célébration de la violence ? Pour Geneviève Clancy, si le verbe s’intègre à l’action, on ne peut pas, pour autant, confondre écrire et agir ; Socrate ne célèbre pas la violence, il la pratique en affrontant la Cité. À propos de cette thèse, Gilles Deleuze a écrit : « C’est la recherche d’une violence qui ne se réduit pas à celle qu’on peut représenter ou figurer non pas l’horreur mais le cri. Elle témoigne à travers ses qualités poétiques profondes d’un jeu de notions originales et riches qui apportent beaucoup à la réflexion esthétique. »

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Avicenne : Logica (Logique du Šifā)

Vrin - Février 2018


Voici enfin l’édition critique, par Françoise Hudry, d’un classique de la philosophie, connu jusqu’ici uniquement par une édition imprimée en 1508 à Venise.
La Logica Avicennae est la traduction latine médiévale de la première partie de l’encyclopédie du philosophe Avicenne/Ibn Sinā (980-1037) intitulée Kitāb al-Šifā ou Livre de la Guérison. Cette partie, al-Madkhal, traite de la logique et s’ouvre, selon l’usage, par un commentaire de l’Isagoge de Porphyre (234-305). Elle a été traduite d’arabe en latin par Abraham ibn Daud dit Avendauth (m. 1180), philosophe juif arabophone né à Cordoue.
Ce texte, relevant d’une première méthode d’Avicenne, est appuyé sur les auteurs hellénophones alexandrins, en particulier Ammonius (Ve -VIe s.). Il appelle donc une recherche des sources grecques avant d’examiner sa tradition arabe. Cette traduction latine semble être le plus ancien témoin jusqu’ici connu d’une première rédaction d’al-Madkhal.
La Logica ici publiée dans une version à la fois plus sûre et plus lisible, soigneusement annotée, est accompagnée d’une Introduction Doctrinale d’Alain de Libera, qui permettra au lecteur de prendre la mesure effective d’une œuvre demeurée trop longtemps inaccessible.

Texte latin, édition critique de la traduction médiévale par F. Hudry
Introduction doctrinale par A. de Libera

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Valérie Aucouturier : L’intention en action

Vrin - Février 2018


Exprimer ses intentions, c’est décrire une action présente ou future. C’est pourquoi une meilleure compréhension de l’intention exige une philosophie de l’action. Depuis la parution en 1957 de la monographie éponyme d’Elizabeth Anscombe sur l’intention, cette thèse a fait l’objet de nombreux malentendus que le présent ouvrage voudrait dissiper.
Au premier chef, il y a l’idée qu’on pourrait isoler logiquement l’intention, comme un pur état d’esprit parfaitement indépendant de l’action qu’elle vise. De ce premier écueil émerge la conviction, promue entre autres par Donald Davidson et John R. Searle, qu’on pourrait traiter l’intention comme une sorte de cause spéciale de l’action ou comme un état d’esprit auquel le monde devrait s’ajuster par la réalisation de l’action. Mais l’intention ne fait pas que coïncider avec l’action. Elle ne fait pas qu’en expliciter le sens. Elle constitue un mode de description spécifique de ce qui se passe, lorsque ce qui se passe est une action. Elle dévoile ainsi l’unité de l’action à travers le temps. Avant de pouvoir s’en distinguer, l’intention est d’abord et avant tout en action.

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Patrick Née (dir.) : Le Quatrième genre, l’essai

PUR - Février 2018


L'ouvrage entend faire avancer la réflexion sur ce genre majeur et cependant le moins étudié en France et dans le monde, alors qu’il occupe une place prépondérante sur le plan éditorial, et qu’il remplit un rôle littéraire aussi essentiel que ceux du théâtre, de la poésie ou du roman. La qualité de la problématisation générale, des tableaux et recensions nationales, des études de cas en histoire littéraire, garantit l'apport de ce volume au renouveau actuel des travaux français et étrangers sur ce champ encore trop peu exploré.

Patrick Née, professeur à l'université de Poitiers, s'est toujours intéressé aux rapports entretenus par les auteurs auxquels il a consacré ses ouvrages - André Breton, René Char, Philippe Jaccottet, Lorand Gaspar et tout particulièrement Yves Bonnefoy - avec le genre de l'essai. Aussi a-t-il consacré le séminaire de recherches de l'équipe qu'il dirige à l'étude de ce genre, ce qui a donné lieu au colloque international ici édité, et à la parution prochaine d'actes du séminaire chez Garnier, Naissance de la critique littéraire et de la critique d'art dans l'essai.

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dimanche 25 février 2018

Jean-Marc Ferry : Pour un socle social européen

Les éditions de Passy - Février 2018


La situation critique dans laquelle se trouve aujourd’hui l’Union européenne appelle à une réflexion en profondeur : sur le sens de la crise ; sur le malaise européen. Face à la crise, comment reconstruire l’Europe ? En comprenant ce qui relie intimement deux grands défis de toute politique : l’efficacité économique et la justice sociale. Elles se conditionnent mutuellement, l’une ne va pas sans l’autre, aucune des deux n’est première. C’est pourquoi sortir de la crise requiert la mise en place d’un socle social européen. Un tel socle, indispensable, consistera dans l’instauration de minimas sociaux transversaux : d’éducation, de santé, de revenu. L’enjeu est double : réhabiliter le projet européen face aux opinions publiques ; conjurer le cycle infernal de la récession.

Jean-Marc Ferry est Président de la Chaire de Philosophie de l'Europe de l'Université de Nantes, professeur honoraire en Science politique et Philosophie morale à l'Université libre de Bruxelles, directeur du Centre de théorie politique. Il est auteur d'une vingtaine d'ouvrages, dont L’Europe interdite (novembre 2012), La Question de l'Etat européen (2000), La Question de l'Histoire (2002), Les Grammaires de l'intelligence (2004), La Religion réflexive (2010), La république crépusculaire (2010). Prix La Bruyère de l'Académie française, en Philosophie, Morale, Sociologie, décerné par l'Institut de France "pour l'ensemble de l'oeuvre" (1995) ; prix Louis Marin de l'Académie des Sciences morales et politiques.

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Yalla Seddiki : Guy Debord automytographe

Non Lieu - Février 2018


Théoricien, "stratège" - ainsi qu'il s'est défini -, cinéaste, acteur de ses seuls films, mémorialiste, révolutionnaire, membre du Lettrisme (initié par Isidore Isou) et membre de l'organisation politique Socialisme ou Barbarie ; cofondateur de l'Internationale lettriste (1952-1957) et de l'Internationale situationniste (1957-1972), Guy Debord (1931-1994) a principalement aspiré à projeter sur ses productions les traits de l'exceptionnel. Entouré de quelques compagnons ou seul, d'abord intuitivement, puis avec une conscience maîtrisée, Guy Debord, pour réaliser ses desseins artistiques et politiques, a convoqué une grande variété de visages et de récits exemplaires, de personnages de fiction et de figures historiques mythifiées. Il s'est projeté sur eux, s'y est recrée pour s'approprier leur puissance et leur prestige. Ainsi a-t-il réussi à façonner une statue d'encre et d'images qu'il a dressée devant ses contemporains comme devant les temps futurs. Parme les qualités intrinsèques de l'oeuvre léguée par Debord, les développements et rapprochement auxquels elle donne lieu sont l'un des traits les plus remarquables. Car s'intéresser à l'oeuvre de Guy Debord, c'est inévitablement explorer une partie de l'imaginaire européen et de ses sources. C'est pour cela qu'une place importante est ici accordée à des personnages aussi différents que Soren Kierkegaard, Ludwig Feuerbach, Karl Marx, Lautréamont ou encore André Breton. C'est pour cela qu'explorer l'univers du cycle breton, celui du millénarisme, des sociétés secrètes, du messianisme révolutionnaire, de la Bible se révèle déterminant pour saisir les ressorts de la pensée exprimée par Guy Debord, et par extension, pour saisir les mythes et les rites qui ont formé les mouvements d'avant-garde.

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François Séguret : Jean Baudrillard, Pataphysicien 1, 2, 3, 4 & 5

Sens et Tonka - Février 2018


Dans ce volume Jean Baudrillard pataphysicien, François Séguret regroupe les articles et conférences consacrés à l'interprétation du sens profondément pataphysique de la théorie baldriardienne. Ce n'est qu'à la fin de l'occultation du Collège de Pataphysique que l'on découvrit, sans tambours ni trompettes, Jean Baudrillard pataphysicien. Il le devint via son professeur de philosophie, Emmanuel Piellet, au lycée de Reims que l'élève Baudrillard fréquentait. C'est Emmanuel Piellet qui fonda caricatural (non publiés à l'époque où il l'a écrit, ont dit 1978). Nous l'avons révélé en 2002 sous le titre Pataphysique. Les textes de cet opuscule sont la reprise de ceux parus ou prononcés à l'occasion de diverses sollicitations, notamment celles de l'association Cool Memories, parfois avec de légères modifications. Ces écrits veulent seulement témoigner qu'une orientation poïétique de jeunesse, celle par la pataphysique spécifiquement ; reste l'accompagnement et la justification que les mots sont libres par eux mêmes, que seule une pensée paradoxale peut approcher le sens/non-sens des effets de sens, dilution de la pensée, aujourd'hui condition de sauvegarde de la pensée.

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Jean Baudrillard : Entretiens avec...

Sens & Tonka - Février 2018


L'auteur a donné un très très grand nombres d'interviews. Très rodé à répondre aux circonstances, il s'était fabriqué un lexique lui permettant de faire passer ses idées sans les amoindrir. Dans les entretiens, il se plaisait, avec une grande simplicité, et sans aucune complaisance, à, simplement, répondre. Avec l'espoir qu'ils donneront l'envie de lire ses livres.

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Louis Althusser : Ecrits sur l'histoire (1963-1986)

Presses Universitaires de France - Février 2018 - Perspectives critiques


Quatrième volume de l’entreprise systématique de publication des livres et textes inédits de Louis Althusser, établie par Michael Goshgarian sur base des manuscrits du fonds Althusser accueilli à l’IMEC, Écrits sur l’histoire rassemble un florilège d’interventions et de méditations du philosophe, s’étendant de 1963 à 1986. Interrogeant sans relâche la place de l’histoire dans la théorie marxiste, et donc ce qu’Althusser voyait comme le danger historiciste au coeur de la lecture révolutionnaire du présent, ils témoignent d’un dialogue continu avec la discipline historique de son temps – dont plusieurs représentants ont échangé avec le philosophe. Soucieux de l’histoire, mais désireux d’éviter toute explication qui l’érigerait en une force déterministe, Althusser n’a en effet jamais cessé de méditer la manière dont histoire et concept s’équilibraient dans la théorie marxiste – équilibre qu’il chercha à réinventer pour son époque. Ce sont les traces de cette entreprise, toujours commentée dans le monde entier, qui se trouvent réunies dans ce volume. Louis Althusser est l’une des plus grandes figures de la pensée du XXe siècle. Il est l’auteur, en « Perspectives critiques », d’Introduction à la philosophie pour les non-philosophes (2014), Être marxiste en philosophie (2015) et Les vaches noires. Interview imaginaire (2016)

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samedi 24 février 2018

Georg Lukacs : Nietzsche, Hegel et le fascisme allemand

Editions Critiques - Février 2018


Écrits au coeur de la Seconde guerre mondiale, par l un des plus grands penseurs de langue allemande du XXe siècle, ces textes donnent à comprendre le socle idéologique et philosophique du nazisme. Dans un style clair et accessible, Lukács fait la généalogie de l idéologie nazie en remontant à la philosophie nietzschéenne. Il montre ainsi comment le IIIe Reich a puisé ses racines dans cette philosophie pour justifier ses visées hégémoniques et ses actes barbares. Le pendant de cette célébration de la philosophie de Nietzsche par les intellectuels acquis au fascisme fut le combat contre Hegel. En effet, le philosophe de la Révolution française, défenseur de la raison et de l égalité ne pouvait être que l ennemi d une pensée ou la raison doit s effacer au profit d une mystique fondée sur la domination d une race.

Georg Lukács (1885-1971), philosophe hongrois, auteur entre autres de La Théorie du roman (1920), d Histoire et conscience de classe, (1923), La destruction de la Raison (1954).

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François Flahault : L'Homme, une espèce déboussolée. Anthropologie générale à l'âge de l'écologie

Fayard - Février 2018


Qu’est-ce que l’homme ? Bien des idées préconçues, souvent anciennes, ont détourné du questionnement ou oblitéré des éléments de réponse, et les avancées actuelles des neurosciences cognitives ne remédieront pas seules à ce déficit de connaissance.
François Flahault trace une voie nouvelle : l’écologie scientifique, qui étudie le vivant en relation avec ce qui le fait vivre, qui pense ensemble l’organisme et son milieu, ouvre à l’anthropologie générale un nouveau champ d’exploration. Nous commençons à savoir aujourd’hui ce que ce paradigme scientifique implique pour notre vie physiologique (l’air que nous respirons, ce que nous mangeons, etc.). Il reste à comprendre ce qu’il implique quant à notre existence psychique.
L’homme, en son activité psychique, est lui aussi soumis à la propension à vivre qui anime tous les vivants et aux contraintes de son environnement : notre je est le fruit d’une symbiose complexe entre biologie, société et culture…
Cet ouvrage, mené sous la forme d’une enquête, met en œuvre une démarche inédite, qui articule sciences humaines et biologie et vise à appréhender ensemble le physiologique et le psychique. Il nous apprend comment nos manières d’être se forgent en amont de nos réflexions conscientes, le versant informationnel et cognitif de nos activités étant inévitablement sous-tendu par l’enjeu vital de nourrir le sentiment d’exister, avec les autres ou contre eux. Il montre enfin comment ce qui rend l’espèce humaine remarquablement adaptable et perfectible l’expose à des dérives et à un déboussolement.

Philosophe de formation, directeur de recherche émérite au CNRS, François Flahault anime un séminaire d'anthropologie générale à l'EHESS (Paris) depuis de nombreuses années. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages importants, dont Le Sentiment d'exister (2002), Le Paradoxe de Robinson (2005) et Le Crépuscule de Prométhée (2008).

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Patricia Verdeau (dir.) : Philosophies de l'éducation. Perspectives épistémologiques

Éditions Universitaires du Sud - Juin 2017


Avec les contributions de Patricia VERDEAU, Pascal SÉVÉRAC, Nicolas PIQUÉ, Roger MONJO, Antoine JANVIER. 

Les philosophies de l'éducation rencontrent, par leur identité et leurs enjeux mêmes, des problématiques épistémologiques. Ainsi, tant dans un contexte philosophique que dans celui, plus large, des sciences de l'éducation, il nous paraissait nécessaire de mener une réflexion sur l'articulation de problématiques philosophiques et de problématiques épistémologiques, au sujet de questions d'éducation. Quelle est la nature de cette articulation ? Quels sont ses enjeux ? 
Au-delà de ces questionnements, les contributions font part d'un état des recherches sur les rapports entre philosophie et éducation, sur la philosophie de l'éducation, sur les philosophies de l'éducation. La question même de la discipline « philosophie de l'éducation » ne peut qu'être interrogée à travers ce triple rapport intrinsèque, de la philosophie à l'éducation, de la philosophie à l'épistémologie, de l'épistémologie à l'éducation. En même temps, la contribution située dans le champ des sciences de l'éducation se présente comme l'index d'un dialogue nécessaire entre des disciplines, des discours, des recherches, des rapports variés à l'éducation et à l'épistémologie. La question de l'épistémologie en éducation ne trouve-t-elle pas son origine comme sa fin dans un processus scientifique de dialogue et d'échange ? 
C'est dans de telles conditions que des regards épistémologiques sur les philosophies de l'éducation s'imposent, tant pour la mise à l'épreuve d'une discipline et d'un champ que pour la mise en évidence de matrices nouvelles de recherches.

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vendredi 23 février 2018

Bertrand Vergely : Obscures lumières. La révolution interdite

Cerf - Février 2018


On voudrait nous faire croire que les Lumières ont été totalement lumineuses. Mais la Révolution française a débouché sur la Terreur, avant d'accoucher de l'Empire. Est-ce un accident ? Il n'en est rien. Il y a dans la Révolution française une double contradiction. Alors qu'elle se veut antireligieuse, elle donne naissance avec Robespierre au culte de l'Etre Suprême. Alors qu'elle se veut morale, elle fait le lit du libertinage poussé au paroxysme par Sade. Il y a une raison à cela. La Révolution française a voulu être révolutionnaire. Elle a cru qu'elle pouvait l'être. Mais elle a été dévorée inconsciemment par l'Ancien Régime dont elle ne s'est jamais vraiment débarrassée. Cette ombre a pesé sur elle. Elle pèse encore sur nous.

Bertrand Vergely est philosophe et théologien. Normalien, agrégé de philosophie et professeur de khâgne, il enseigne également à l'Institut d'études politiques de Paris et à l'Institut Saint-Serge. Il est l'auteur de plusieurs livres dont La Mort interdite (2001), Le Silence de Dieu : face aux malheurs du monde (2006) et Une vie pour se mettre au monde (2010).

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Guy-Félix Duportail : Wittgenstein et Lacan. D'une thérapie l'autre

Hermann - Février 2018


Lorsque Wittgenstein meurt à Cambridge en 1951, Lacan tient à son domicile parisien un séminaire consacré à l’homme aux loups, l’une des plus célèbres psychanalyses de Freud. L’un a créé une nouvelle manière de penser grâce à ses analyses et descriptions de nos manières de nous débrouiller ou de nous embrouiller avec les mots; l’autre vient d’entamer un retour à Freud placé sous le signe du langage. 
Leur rencontre n’aura pas lieu, mais plusieurs années après le décès de Wittgenstein, Lacan s’y référera dans son Séminaire à plusieurs reprises (1966, 1969, 1972). Ces interventions du philosophe dans l’itinéraire de pensée du psychanalyste sont décisives et permettent de faire signe vers une hypothèse : si l’inconscient est structuré comme un langage, alors il doit avoir une grammaire. Selon cette conjecture, le champ commun entre Wittgenstein et Lacan n’est plus délimité par la seule proposition négative de l’absence de métalangage (1969), mais il épouse la forme véritablement positive du concept de grammaire.

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Luc Nicolas (dir.) : Le Fragile et le flou. De la précarité en rhétorique

Classiques Garnier - Février


Qu’il s’agisse de se placer à un niveau théorique ou d’analyser des cas concrets, ce recueil questionne les différentes façons d’expérimenter et de prendre en charge la précarité. Le but est d’en éclairer les fonctions rhétoriques afin de comprendre dans quelle mesure le « moins » peut (parfois) représenter un « plus ».


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Hadi Rizk : La technique. L’activité technique et ses objets

Librairie Philosophique Vrin - Février 2018 - Collection : Questions et raisons


Ni instruments serviles de l’homme, ni pouvoir maléfique sur sa liberté, les êtres techniques, qui ne se limitent pas aux machines, complètent et prolongent la puissance d’agir du corps. Le présent essai commence par décrire le geste et les objets techniques dans leur grande diversité. Les êtres techniques simulent la spontanéité de l’organisme, ce qui les rend à la fois autonomes dans leur fonctionnement et dépendants de l’imagination et de la pratique normative des individus.

Hadi Rizk est professeur de philosophie en khâgne, au lycée Henri IV (Paris).

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jeudi 22 février 2018

Lucien Febvre : Martin Luther, un destin (rééd.)

PUF - Février 2018 - Quadrige


« Luther, un des pères du monde moderne... Luther, en vivant, en parlant, en se montrant lui, a créé, comme tant d'autres, maintes situations de fait, à leur tour génératrices de conséquences spirituelles ou morales qu il n'avait point envisagées. »
Publié en 1928, ce premier ouvrage rencontra un large écho et fut plusieurs fois réédité sans modifications ultérieures si ce n'est une mise à jour de la bibliographie. Il décrit un Luther novateur, soucieux de retrouver les bases spirituelles perdues, selon lui, d'une Église chrétienne traditionnelle dont la hiérarchie étouffait la foi de ses fidèles. Mais aussi un Luther qui « n'avait rien d'un bâtisseur épris de durée » qui a « accompli le schisme sans rétablir l'unité, affaibli et diminué matériellement l'Église catholique, créé des conditions propices à la naissance de sectes innombrables, provoqué la discussion par des laïcs de questions religieuses », et ce faisant, précurseur involontaire des libres penseurs des siècles ultérieurs.

Lucien Febvre (1878-1956) fut professeur au Collège de France. Il fonda, avec Marc Bloch en 1929, les Annales d'histoire économique et sociale, dont l'influence fut déterminante dans les études historiques en France.

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Martine Fournier (dir.) : Les Grands penseurs de l'éducation

Sciences Humaines - Février 2018


Depuis l'Antiquité, les grands penseurs de l'éducation sont loin d'avoir parlé d'une seule voix. Si, pour tous, philosophes, moralistes, théoriciens ou praticiens, l'éducation était la pierre de touche pour construire un monde répondant à leurs attentes, certains jugeaient nécessaire de façonner les jeunes générations, prônant parfois le formatage ou l'endoctrinement. D'autres, plus humanistes, ont défendu la liberté de l'enfant et un enseignement plus démocratique. Certains, tel Confucius, ont posé les fondements d'une éducation rigoureuse qui règle encore l'ensemble des rapports sociaux dans plusieurs pays d'Asie. D'autres furent des penseurs paradoxaux, comme Rousseau qui produisit un célèbre traité qu'il savait lui-même inapplicable. D'autres encore furent des sauveurs d'enfants comme Janusz Korczak durant la Seconde Guerre mondiale ou des militants animés d'un esprit missionnaire tel Ferdinand Buisson, apôtre de la foi laïque... Au xixe et au xxe siècle, des psychologues, des sociologues, des économistes et aujourd'hui des neuroscientifiques abordent les questions d'éducation à travers les théories de la connaissance, le développement de l'intelligence, le fonctionnement du cerveau ; ou de l'économie politique, sommée de faire face aux grands enjeux d'une éducation qui concerne maintenant l'ensemble des enfants de la planète. 
C'est aussi le moment où émergent au début du xxe siècle de grandes figures de la pédagogie comme Maria Montessori, John Dewey, Célestin Freinet... 
Un panorama des penseurs de tous pays qui ont proposé une conception robuste de la manière d'éduquer. Et qui tous ont quelque chose à nous donner à penser sur les manières d'apprendre, de former, de transmettre et en définitive de forger les sociétés humaines.

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Les Études philosophiques 2018/1 (N°175) : L’interprétation mathématique de Platon

PUF - Février 2018


Page 3 à 14 : Marwan Rashed, Thomas Auffret - L’interprétation mathématique de Platon | Page 15 à 36 : Jacques Brunschwig - Éthique à Eudème I 8, 1218 a 15-32 et le Περι ταγαθου | Page 37 à 44 : Hans Joachim Krämer, Marwan Rashed - Lettre de Hans Joachim Krämer | Page 45 à 48 : Jacques Brunschwig - Réponse de Jacques Brunschwig | Page 49 à 60 : Jacques Brunschwig - Διηγησις et µIµησις dans l’œuvre de Platon | Page 61 à 62 : Jacques Brunschwig - ΔιHγησις et µIµησις dans l’œuvre de Platon (résumé) | Page 63 à 66 : Jacques Brunschwig - Platon a-t-il fait amende honorable ? | Page 67 à 90 : Justin Winzenrieth - Après les nombres, après les idées : le statut des grandeurs au sein du platonisme | Page 91 à 100 : Alfred Edward Taylor, Thomas Auffret - Un passage mécompris de la République de Platon (VI, 510 C) | Page 101 à 114 : Ivor Bulmer-Thomas, Thomas Auffret, Marwan Rashed - La théorie platonicienne des nombres | Page 115 à 138 : Marwan Rashed - Une analogie méconnue entre le Timée et les lois | Page 139 à 162 : Thomas Auffret - L’angle de contingence chez Platon et Protagoras | Page 163 à 178 : Alain Michel - Intuition et démonstration dans la théorie du continu : l’exemple de la compacité.

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Stefan Müller-Doohm : Jürgen Habermas. Une biographie

Gallimard - Février 2018 - Hors Série Connaissance


Jürgen Habermas est assurément l'un des derniers intellectuels majeurs au niveau international. "Défenseur de la modernité" et "conscience publique de la République fédérale" , il est aussi un éminent penseur de l'Europe. Sans doute l'exceptionnel de cette carrière saute-t-il aux yeux ; avec ses monographies et nombreux articles, recueillis en volumes, traduits dans plus de quarante langues, Habermas s'est acquis, en tant qu'homme de science, une réputation mondiale, et en tant qu'auteur, il a reçu un écho qui excède de loin le monde académique. Un tel constat conduirait aisément à en inférer que sa biographie devrait au fond être celle de son oeuvre. Mais si cette vie fascine, c'est qu'elle est loin de se résumer à une pile de livres savants. En effet, cet homme a toujours plus quitté l'espace protégé de l'univers académique pour endosser le rôle du polémiste pugnace, et peser de cette façon sur l'histoire des mentalités de l'Allemagne et de l'Europe. Dans cette mesure, la reconstruction des événements biographiques est en quelque sorte la ligne de basse continue des véritables axes principaux de cette biographie, qui sont : d'une part la description des allers-retours sinueux entre activité professionnelle principale et activité seconde, et d'autre part l'interdépendance pouvant se constater entre les évolutions dans la pensée du philosophe et les interventions de l'intellectuel public dans le contexte des événements de son temps. L'action conjuguée de la réflexion philosophique et de l'intervention intellectuelle, qui caractérise l'activité de Habermas, donne donc sa structure à cette biographie d'une vie et d'une oeuvre en devenir perpétuel.

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mercredi 21 février 2018

Chris Younès et Céline Bodart : Au tournant de l'expérience. Interroger ce qui se construit, partager ce qui nous arrive

Hermann - Février 2018


Bien sûr, l’expérience n’est pas une ligne droite ; elle est toujours et déjà constituée de tournants, de tourments et de retournements. Mais d’où vient cette intuition que ce tournant, aujourd’hui et maintenant, mérite de s’y arrêter pour le penser ?
Au croisement de l’architecture et de la philosophie, nous avons invité des auteurs à rendre compte de la diversité des trajectoires de pensée et des actions, multipliant ainsi les prises et reprises pour interroger ce qui se construit et partager ce qui nous arrive.

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Gaspard Koenig : Voyages d'un philosophe aux pays des libertés

L'Observatoire - Février 2018


« Et toutes ces belles idées sur la liberté, elles sont appliquées quelque part ?
Ensemble, non. Mais par petits bouts, oui. Enfin, je crois.
Hé bien, tu n'as qu à aller voir. »

C'est ainsi que je fus arraché à la torpeur de ma bibliothèque. Depuis lors, je voyage à travers le monde avec une ambition simple : étudier les thèmes de philosophie politique qui me sont chers là où ils sont mis en oeuvre. Faire apparaître derrière les concepts des histoires, des visages.

Pour comprendre la tolérance religieuse, j'ai parcouru le Kerala, en Inde, où les grands monothéismes coexistent depuis la nuit des temps. Pour me faire une opinion sur le libre-échange, j'ai suivi dans son quotidien le directeur de l'Organisation mondiale du commerce. Pour tester la libéralisation des drogues, j'ai côtoyé les entrepreneurs de la marijuana au Colorado. Pour mieux saisir les enjeux du revenu universel, j'ai enquêté dans les villages brésiliens où il est expérimenté. Pour apprécier la réalité du microcrédit, j'ai sillonné les bidonvilles de Lima. Et pour m'assurer des vertus de la liberté, j'ai rencontré ceux qui en sont privés, dans les « prisons ouvertes » finlandaises.

Chemin faisant, j'ai perdu certains préjugés, découvert de nouvelles idées, croisé des auteurs insoupçonnés. Et j'ai acquis une conviction : les problèmes posés par la liberté se résolvent par... davantage de liberté.

Gaspard Koenig, 35 ans, enseigne la philosophie à Sciences Po Paris. Il est l'auteur d'une dizaine de romans et d'essais.

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Gilbert Simondon : La résolution des problèmes

PUF - Février 2018


Qu'est-ce qu'un problème ? Qu'est-ce qu'une solution ? Toute innovation est-elle vraiment inventive ?
« Un problème existe dès qu'une conduite finalisée rencontre un obstacle à sa réalisation. » : c'est dire si les problèmes ne sont pas seulement d'ordre cognitif. Il y a conduite intelligente « partout où peut être mise en oeuvre une activité d'intégration, et particulièrement dans la perception ». L'étude des relations de l'homme aux objets (de l'infiniment petit au cosmos) fait apparaître le rôle régulateur de l'affectivité dans les conduites finalisées. La perception, en elle-même, est résolution de problèmes pour le vivant dans son milieu, dans la mesure où l'objet quelconque est tendanciellement perçu comme organisme.
Mais quand y a-t-il résolution de problème amenant un vrai progrès, sur le plan de la culture, dans les réalisations objectives de la culture ? C'est en examinant les conditions de possibilité de l'intelligence inventive que celle-ci peut être clairement distinguée de la pensée dite créative. À défaut d'une telle distinction, et même s'il faut admettre que, pour inventer, les recettes n'existent pas, on risque fort de ne pouvoir reconnaître les signes d'un vrai progrès, jusque dans la pensée philosophique elle-même, qui possède « un statut majeur de pensée inventive réelle ».

Gilbert Simondon (1924-1989), normalien et agrégé de philosophie, fut professeur à l'université de Poitiers puis à la Sorbonne et à Paris V. Depuis 2013, les Puf ont publié plusieurs de ses textes : Cours sur la perception (1964-1965), Sur la technique, Imagination et invention (1965-1966), Sur la psychologie, Communication et information et Sur la philosophie.

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mardi 20 février 2018

Denis Vernant : Questions de Logique et de Philosophie

Mimesis - Février 2018


Cet ouvrage traite des questions philosophiques traditionnelles, mais abordées grâce aux outils analytiques fournis par la logique standard, les systèmes déductifs alternatifs et la dialogique formelle. Son retracées les grandes étapes de l'évolution des logiques contemporaines, caractérisant la vérité comme véridicité.

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Charlotte Casiraghi et Robert Maggiori : Archipel des passions

Seuil - Février 2018


Une élève, un professeur, une rencontre, une infinité de discussions. Et l'idée est venue à Charlotte Casiraghi et Robert Maggiori de mettre par écrit ce qui germait de leurs dialogues, lesquels allaient souvent tous azimuts mais revenaient toujours à la question du sensible, de ce qui nous affecte, des frontières ou de l'absence de frontière entre les émotions, de leur logique, de leur confusion parfois. Il leur est alors apparu que tous nos état d'âme formaient un ensemble d'îlots solidaires, reliés par le courant magnétique du désir, qui tisse entre eux d'invisibles chaînes. C'est cet archipel qu'ils ont entrepris de dessiner.
Le livre, qui se lit comme un petit traité des passions, est composé d'une quarantaine d' " entrées " (Amour, Cruauté, Patience, Modestie, Dégoût, Adoration, Admiration, Arrogance, Pitié, Fraternité, Douceur, Ennui,Tristesse, Jalousie, etc.), ancrées dans le savoir philosophique, accompagnées d'orientations de lecture finement choisies, et rédigées dans un style simple et clair.

Charlotte Casiraghi, licenciée en philosophie, est présidente des Rencontres philosophiques de Monaco.
Robert Maggiori est philosophe et critique littéraire à Libération.

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Archives de Philosophie 2018/1 (Tome 81) : L’idée de philosophie à l’âge classique

Centre Sèvres - Février 2018


Page 5 à 6 : La rédaction - Editorial | Page 7 à 14 : Philippe Danino - L’idée de philosophie à l’âge classique | Page 15 à 47 : Éric Marquer - Bacon et l’« âge d’or » de la philosophie anglaise | Page 49 à 67 : Édouard Mehl - Descartes ou la philosophie des (re)commencements | Page 69 à 81 : Hélène Bouchilloux - Pascal et le principe de raison christique | Page 83 à 97 : Philippe Danino - Spinoza : la philosophie par la rencontre | Page 99 à 113 : Philippe Hamou - Locke : « Aimer la vérité pour elle-même » | Page 115 à 141 : Paul Rateau - La philosophie et l’idée d’encyclopédie universelle des connaissances selon Leibniz | Page 143 à 166 : Pierre Thibaud - Vers une philosophie de la limite | Page 171 à 223 : - Bulletin cartésien XLVII.

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